Traiter son employeur de “boulet” ou de “guignol” relève-t-il de la diffamation? Publier ce type de message sur son mur Facebook peut-il entraîner un licenciement pour faute grave? Ces questions doivent être tranchées par le conseil des prud’hommes de Saint-Denis saisi hier matin par un éducateur de la Kaz’ Oté contestant son renvoi de l’assiocation.
On les appelle les “licenciements Facebook”. Depuis quelques mois, plusieurs conseils des prud’hommes de France ont été saisis de cas de salariés contestant leur licenciement après s’être lâché ou déchaîné contre leur patron ou directeur sur le réseau social. Ce type de litige n’est plus rare. La preuve hier matin, à Saint-Denis avec c’est un éducateur spécialisé de la Kaz’ Oté qui a saisi la juridiction sociale pour faire annuler son renvoi.
Recruté en 2004, Vincent C. a été licencié pour faute grave le 4 septembre 2012 après une décision du conseil d’administration de la Kaz’ Oté. L’éducateur considère que son licenciement est irrégulier et sans cause réelle ni sérieuse. Il réclame 75 000 euros de dommages et intérêts.
À l’origine de ce licenciement : trois messages postés sur le mur Facebook de Vincent C. jugés “dénigrants, diffamatoires et insultants” par la direction de la Kaz’ Oté. Dans un premier post, l’éducateur écrivait le soir du dimanche 12 août 2012 : “Reprise du taf demain matin… J’ai autant envie de voir mon guignol de patron que de me pendre”. Autre message relevé par l’employeur : “Mon taf, en lui-même, c’est cool. Mais mon boss, c’est un boulet, t’imagines même pas ! Sinon, c’est tranquille !” Et encore, dans la suite de la discussion sur Facebook : “Ça va, je ne me plains pas, ça reste un type sympa, à côté de la plaque sur à peu près tout, c’est ça qui me gave, mais sympa”…
JIR, mardi 20 mai 2014