Licenciés abusivement, des employés du Grand Bleu l’emportent aux Prud’hommes

Expliquant être en proie à des difficultés économiques en 2013, les gérants du Grand Bleu avaient procédé au licenciement d’un technicien et du directeur de l’entreprise spécialisée dans les excursions en mer touristiques. Mais le conseil des prud’hommes vient tout juste de donner raison aux anciens employés en condamnant la société saint-gilloise pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

“La crise a bon dos!”, s’emporte Me Alain Antoine, l’avocat de deux des quatre salariés licenciés en 2013 pour motif économique par la société Croisières et Découvertes. Basée au port de Saint- Gilles, cette entreprise, plus connue sous sa casquette commerciale du Grand Bleu, est spécialisée dans les balades au large des côtes réunionnaises. Il est important de le souligner : touristes et Réunionnais ne tarissent pas d’éloge sur les prestations qui sont proposées.

Mais l’entreprise aurait connu une mauvaise passe à partir de 2013. C’est du moins ce qu’ont expliqué les époux et gérants de l’entreprise aux employés qu’ils ont remerciés aux mois de juin et de juillet. Deux de ces salariés n’ont pas cru à cette histoire de difficultés financières et ont aussi- tôt saisi les Prud’hommes. Embauché en 2009, le premier occupait le poste de directeur de la boîte.

L’autre était responsable entretien maritime depuis juin 2011. « Ce licenciement économique n’était qu’un prétexte pour se débarrasser des salaires les plus élevés, défend leur avocat qui a plaidé en novembre dernier. Certes, il y a eu une baisse des résultats nets mais derrière, il y a une manœuvre flagrante qui a consisté à faire augmenter volontairement les charges ».

Me Antoine évoque une chute du résultat d’exploitation de 72 % en dépit d’une légère augmentation du chiffre d’affaires de l’époque, une augmentation des charges de personnel (+36 % de salaires et traitements et +33,5 % de charges sociales), une augmentation de 24 % des frais généraux et donc une situation de trésorerie extrêmement tendue.

JIR, jeudi 9 avril 2015