SAINT-PIERRE. La victoire est inévitablement amère pour l’ancien directeur du Groupement de Défense Sanitaire (GDS) de la Réunion, Yann Lavalou. Licencié par le conseil administration de cette structure ayant délégation de services publics pour des missions de prophylaxie et d’équarrissage pour les éleveurs, l’ancien directeur vient de remporter son procès devant les prud’hommes. Assisté par Me Alain Antoine, Yann Lavalou vient en effet de faire condamner le GDS pour « licenciement abusif ».
Il obtient gain de cause sur la quasi-totalité des demandes formulées par son avocat. Une seconde victoire pour lui dans la mesure où, à la suite de sa mise à pied en mai 2016, les salariés avaient effectué une journée de débrayage pour protester contre cette décision du conseil d’administration. Une mesure autoritaire et injuste symptomatique, selon eux, des méthodes des administrateurs. Et de dénoncer « la casse du GDS ».
« RIEN NE JUSTIFIAIT UN LICENCIEMENT SANS INDEMNITÉ NI PRÉAVIS »
La décision du GDS constitue un véritable camouflet pour le GDS. « L’employeur ne démontre pas en quoi les faits reprochés seraient constitutifs d’une faute grave justifiant un licenciement sans indemnité ni préavis », indique le jugement. Faute de preuves, le licenciement ne repose donc sur aucune cause réelle et sérieuse, les motifs du licenciement ne respectent pas du tout le critère de précision indispensable ».
La juridiction signifie aussi que le président du conseil d’administration n’a apporté aucune preuve ni exemple visant des reproches faits au directeur en cause. Et que les griefs invoqués (manquements professionnels) « ne sont pas établis et systématiquement contredits dans les pièces versées aux débats ». Le conseil des prud’hommes de Saint- Pierre a condamné le GDS à verser 89 841,31 euros à l’ancien directeur au titre des dommages et intérêts ou d’indemnités avec exécution provisoire.
Jérôme Talpin
jir, vendredi 29 juillet 2017