Le conseil des prud’hommes de Saint-Denis a estimé que le licencie- ment de l’ancienne directrice de la Maison d’enfants « Les Filaos », établissement de la Croix-Rouge, était fondé sur «une cause réelle et sérieuse». La faute grave n’a toutefois pas été retenue à l’encontre de Sabrina Palama. Ce licenciement remonte à la fin 2013 et n’est donc pas lié à la procédure judiciaire visant l’ex-directrice pour des détournements de fonds présumés à hauteur de 230 000 euros entre 2009 et 2013, et qui lui valent d’être convoquée devant le tribunal correctionnel de Saint- Denis. Cette affaire avait éclaté après le départ de l’ex-directrice suite à un audit financier et la clôture annuelle des comptes de l’établissement. S’agissant de la procédure de licenciement, cette décision de la direction de la Croix-Rouge avait suscité beaucoup de remous en interne. A l’époque, l’ex responsable de la mai- son Les Filaos avait dénoncé des faits de harcèlement moral mettant en cause sa nouvelle direction. Sabrina Palama avait reçu le soutien de plu- sieurs cadres. Ces derniers avaient effectué un débrayage et avait lancé une motion de soutien.
La Croix- Rouge reprochait à Sabrina Palama des manquements aux normes de sécurité dans l’établissement dont elle avait la responsabilité. Dans son jugement, le conseil des prud’hommes estime que l’ex-directrice a bien commis «une faute professionnelle qui doit être retenue comme une cause réelle et sérieuse de licenciement ». Un constat d’huissier avait établi en décembre 2013 que la Maison des Filaos, qui accueille de jeunes enfants, « une vétusté et une médiocrité certaine du bâtiment, nombreuses détériorations dans la peinture, des traces de salissures et de moisissures dans les salles d’eau, un exiguïté des chambres…» Le conseil des prud’hommes a donc débouté l’ex directrice de ses demandes d’indemnités à hauteur de 260 000 euros. Il lui a accordé des indemnités légales de licenciement. Avocat de la Croix-Rouge, Me Alain Antoine se «félicite de ce jugement». «Le Conseil des prud’hommes a estimé que le licenciement de Mme Palama était parfaitement justifié. Les faits reprochés sont d’une gravité particulière car ils ont touché à des enfants en difficulté du fait de la négligence de l’ex responsable ». De son côté, Me Lynda Lim Moow Sim, avocate de Sabrina Palama, retient que trois griefs n’ont pas été retenus par les conseillers. «Ma cliente réfléchit pour savoir si elle va faire appel car il y a des points positifs dans ce jugement », ajoute l’avocate.
JIR, mercredi 8 avril 2015