Licencié pour en 2013 après 23 ans de service, Hervé Gaertner réclame près de 630 000 euros de dommages et intérêts à la SIDR. L’intéressé, à qui l’on a subitement reproché un « manque de rigueur administrative », se dit victime d’un règlement de compte interne.
«C’est du délire ! », lâche Bernard Fontaine à la sortie de l’audience au conseil des prud’hommes. C’est de bonne guerre. L’actuel directeur général de la SIDR pointe du doigt la demande de dommages et intérêts effectivement impressionnante d’Hervé Paul Gaertner, ancien cadre du bailleur social qui conteste son licenciement survenu le 20 juin 2013. L’avocat parisien de la SIDR, Me Lauriane Cenedese, n’a pas non plus manqué d’insister sur ce montant. « 629 676 euros, c’est quasiment de l’extorsion de fonds ! C’est 72 fois le salaire de M. Gaertner. C’est aussi 1 300 fois le montant du loyer moyen d’un logement social ! »
« Cette demande est en rapport au préjudice subi, répond Me Alain Antoine, l’avocat de l’ancien directeur général adjoint. N’oublions pas qu’il s’agit du licenciement d’un cadre de direction ayant une ancienneté de 23 ans. Cette demande est donc conforme à la jurisprudence ».
Hier matin, les débats n’ont pas essentiellement tourné autour de cette question. Comment un responsable avec autant d’expérience, après avoir débuté en tant que directeur du service entretien de la SIDR en 1990, n’a-t-il subitement plus fait l’affaire ? C’est la question posée par Me Antoine.
L’avocat reviendra sur la dizaine de griefs faits à son client licencié pour « perte de confiance de l’employeur » : « Manque de suivi et de rigueur administrative », « désintérêt total », ou encore désaccord sur un projet concernant les anciens locaux de RFO au Barachois. Pour l’avocat, il n’y a rien de probants et les faits reprochés seraient prescrits.
JIR, mercredi 4 mars 2015